Le 19 octobre 2015, à l’Hôtel Terrou-bi (Dakar-SENEGAL), a été lancé sous la présidence du Ministre de la gouvernance locale, du développement et de l’aménagement du territoire, les activités du Projet de promotion de la participation citoyenne dans la planification, budgétisation et gestion des affaires locales (Projet BP Sénégal). Etait également présent, le Secrétaire Général de l’Union des Associations des Elus Locaux (UAEL) du Sénégal et le Président de l’Observatoire International de la Démocratie Participative (OIDP) en visite au Sénégal.

Ce projet de recherche-action, d’une durée de trois ans couvrira 105 collectivités locales sur l’ensemble des 45 départements du Sénégal. Il est initié par Enda ECOPOP et le Programme National de Développement Local (PNDL). Un financement complémentaire d’OSIWA, du programme Equité de Genre dans la Gouvernance Locale (GELD) d’ONUFEMME, du Mouvement Citoyen et la Direction de la Coopération Technique du Sénégal vient faciliter la mise en œuvre du Projet.

Les populations des communes pourront discuter et décider des projets d’investissement prioritaires de leur choix dans une enveloppe budgétaire de base de 4,2 milliards FCFA (8,4 millions USD). Les rubriques ciblées par le projet sont les suivants :

     Secrétaire Général Ministère Gouvernance Locale

  • –  Promotion du genre dans les collectivités locales,
  • –  Enfants et jeunes en gouvernance,
  • –  inclusion sociale et prise en charge des groupes vulnérables,
  • –  diaspora et coopération décentralisée,
  • –  responsabilité sociale d’entreprise en zone d’extraction minière
  • –  résilience et adaptation des collectivités locales au changement

    climatique.

    L’objectif majeur de ce projet est d’améliorer l’accès des populations aux infrastructures, équipements collectifs et services sociaux de base en promouvant la participation citoyenne dans la planification, budgétisation, gestion et contrôle citoyen des affaires locales par la pratique du Budget Participatif dans les collectivités locales sénégalaises.

Le projet BP Sénégal intervient dans un contexte marqué par:
• La formulation de la 3ème réforme de la politique de décentralisation au Sénégal (Acte 3 de la

décentralisation) lancée en Mars 2013 par le Gouvernement du Sénégal aux fins d’initier des alternatives susceptibles de corriger les déficiences et de produire des territoires viables, compétitifs et porteurs de développement durable.
Dans ce cadre, le nouveau Code général des collectivités locales adopté par l’Assemblée Nationale le 26 décembre 2014, élève la participation citoyenne au même titre que la libre administration des collectivités

Secrétaire Général l’Union des Associations des Elus Locaux (UAEL)

locales. Il insiste, en particulier dans son Article 1er et Section 2, sur la nécessité de garantir une bonne participation des populations dans la gestion des affaires publiques.

• Le Plan Sénégal Emergent (PSE) adopté par le Sénégal comme cadre d’intervention stratégique, encourage une : « plus forte impulsion dans la création de richesses et d’emplois, le renforcement de la gouvernance, le développement des secteurs stratégiques ayant des impacts significatifs sur l’amélioration du bien-être des

populations particulièrement à travers la protection des groupes vulnérables et la garantie de l’accès aux services sociaux de base »

• En 2013, le Sénégal adhère à l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE) dont l’un des enjeux est d’assurer une meilleure gouvernance des ressources minières et encourager une transparence sur les redevances versées par les entreprises d’extraction minière à l’Etat et une redistribution au profit du plus grand nombre et des zones impactées.

                         Coordinateur Exécutif enda ECOPOP

• L’adoption 26 juin 2014 à Malabo par les Chefs d’Etat de UA, de la Charte africaine sur les valeurs et les principes de la décentralisation, de la gouvernance locale et du développement local, dont l’un des objectifs est de promouvoir la participation citoyenne, l’inclusion sociale et les droits de l’Homme dans la cité.

Les participants à l’atelier ont échangé sur les cinq volets majeurs du projet:

  • –  La sensibilisation et mobilisation des acteurs locaux (élus, populations, société civile, autorités administratives) des 45 départements du Sénégal ;
  • –  Le renforcement des capacités d’intervention des acteurs (élus, populations, société civile, autorités administratives) et développement institutionnel des collectivités locales ;
  • –  L’identification, priorisation, et réalisation des projets stratégiques choisis par les populations ;
  • –  La mise en place et fonctionnement des Observatoires de Démocratie Participative devant assurer la veille sur la qualité des processus, le suivi des engagements et l’évaluation des processus participatifs;
  • –  La diffusion des enseignements et l’institutionnalisation des acquis dans les politiques publiques.

    L’atelier a également permis aux participants, de partager sur les orientations majeures de la « charte du droits à la cité et la participation citoyenne » qui sera élaborée de manière participative et inclusive et signée par les collectivités locales partenaires du projet. Cette charte constituera un référent pour consolider les relations entre élus et citoyens dans le but de promouvoir des collectivités territoriales prospères, équitables, inclusives et respectueuses des droits humains.

    Le Comité scientifique et artistique a partagé la démarche d’élaboration des logos visuels et sonores du projet qui constitueront le label de l’approche du BP dans les collectivités locales.

    Le site web mis en place pour le projet (www.budgetparticipatifsenegal.com), fonctionnera comme plateforme collaborative assurant la veille et l’information sur la mise en œuvre des activités du projet dans les collectivités locales du Sénégal.

    Les participants ont salué cette initiative majeure qui constitue un cadre fédérateur des actions de développement local et souhaité une adhésion des partenaires clés à la décentralisation.