BABA NDIAYE, PRESIDENT DU RESEAU SENEGALAIS DES COLLECTIVITES TERRITORIALES POUR LE BUDGET PARTICIPATIF (RCTB)


  Le Président du Rctb par ailleurs, Président du Conseil départemental de Kaolack, Baba Ndiaye est convaincu que sans une participation effective des populations dans la  gouvernance des collectivités territoriales, il n’y aura point de développement local. C’est pourquoi, il préconise que le budget participatif soit érigé en modèle de gestion dans les différentes collectivités territoriales de notre pays.

Un an après la création de votre réseau, qu’est-ce qui a été concrètement fait en termes de réalisations ou d’activités ?

 Nous avons travaillé à promouvoir des relations avec plusieurs organismes  qui interviennent dans la mobilisation  des populations et le budget participatif. Parmi ces organismes, il y a l’Ong 3D, il y a également le Réseau  des Praticiens du Développement  avec qui nous comptons travailler pour promouvoir le budget participatif mais  aussi renforcer les capacités de nos cellules administratives  sans oublier les élus que nous sommes. Nous avons également obtenu un siège  au niveau de la Cael( Cellule d’appui aux élus locaux) en ville .  Ce siège sera équipé et permettra de faciliter la coordination  entre le niveau central et  les membres du Réseau. Aujourd’hui le Réseau est membre de l’Oidp( Observatoire internationale de la Démocratie Participative)  et c’est important.  Toutefois, nous avons une difficulté par rapport à l’obtention de notre récépissé. On  nous a demandé d’amener les délibérations des différentes collectivités territoriales membres du Réseau. Mais ce problème est sur le point d’être.

Le Réseau a pris part à la 17e  conférence internationale de l’Oidp avec l’appui du Pndl. En  plus de cela, le Réseau est en train de s’ouvrir  pour  avoir de nouveaux partenaires  au-delà des partenaires classiques que sont Enda Ecopop et le Pndl. Ces deux organisations ont permis la mise en place au Sénégal d’un Réseau de  collectivités territoriales pour le Budget participatif. L’autre fait important, c’est l’engagement et la motivation  des différents membres qui restent convaincus  que le développement local ne se fera pas sans la participation effective des populations. Le développement local ne se fera pas  s’il n’y pas d’efficacité et d’efficience dans la gestion des budgets des collectivités territoriales.

Est –ce que vous pouvez revenir sur les objectifs du Rctb ?

Vous savez qu’Enda Ecopop et le Pndl ont développé une démarche innovante avec le projet budget participatif Sénégal. Pendant trois années, des collectivités territoriales ont bénéficié  de subvention  qui leur a permis d’impliquer leurs populations  dans le choix, le suivi et l’exécution des différents projets. L’objectif visé à travers le Réseau était  de promouvoir  le budget participatif pour qu’on  puisse élever cela demain  en modèle de gestion dans les différentes collectivités territoriales de notre pays. Nous sommes 105  au départ et nous croyons   fondamentalement que le budget participatif  est extrêmement important et doit être érigé comme modèle de gestion. Il permet d’impliquer les populations à la   base dans les choix, dans les stratégies de développement mais également dans la  mise en œuvre des programmes de développement  au niveau local. En réalité, il ne peut y avoir de développement local, s’il n’y a pas d’implication des populations à la base.  Nous allons nous battre non seulement pour consolider cette démarche au niveau de nos collectivités territoriales mais également  l’étendre pour que les autres collectivités sénégalaises  puissent y croire.

 Est-ce que vous avez pu mesurer l’impact de l’adoption du budget participatif dans les collectivités territoriales membres du Réseau ?

 Les résultats ont été énormes.  D’abord le fait que les populations sachent  qu’elles sont considérées par les élus,  c’est important et l’impact est réel dès le  départ. Il y a un engagement réel des populations. Ensuite on peut développer plusieurs outils, on peut aller dans une commune  ou les gens sont intéressés par une école ou un poste de santé  mais  il y a également le budget participatif à caractère thématique. C’est ce que nous avons fait à Kaolack en choisissant de parler de l’éducation. Et sur ce, tous les acteurs sont impliqués, des parents d’élèves aux responsables des établissements scolaires jusqu’aux élus en  passant par les autorités administratives et académiques. L’impact est réel parce que les gens ont compris qu’ils sont mieux considérés, ils sont impliqués et qu’il y a de la transparence dans la gestion.Quand on implique les populations, on règle le problème de la transparence. Et c’est cela l’intérêt du budget participatif.

En termes de perspectives, quels sont aujourd’hui les chantiers sur lesquels le Réseau s’est engagé ?

Aujourd’hui, il est évident que nous allons vers  la signature de plusieurs conventions  pour renforcer les capacités des élus et pour faire l’animation territoriale.  Nous allons vers un atelier d’élaboration d’une feuille de route. Nous allons vers la préparation de notre participation à la 18e conférence internationale de l’Oidp qui se tiendra au mois de novembre en Espagne.  Le Sénégal doit faire une participation excellente et nous comptons cette fois-ci partir avec plusieurs Maires et Président de conseil départemental. Participer à ces rencontres internationales, permet de partager les bonnes pratiques. C’est pourquoi, ces partir avec plusieurs Maires et Président de conseil départemental. Participer à ces rencontres internationales, permet de partager les bonnes pratiques. C’est pourquoi, c’est un chantier sur lequel, nous voulons nous engager. L’autre chantier qui nous parait important, c’est de faire de sorte  que les communes puissent se sentir intéresser et impliquer dans la gestion du réseau  et que nous l’étendre à l’ensemble des collectivités territoriales de notre pays.