Plus de 103 collectivités locales sont en train d’expérimenter le budget participatif dans les 45 départements, selon Bachir Kanouté d’Enda Ecopop.

Quel est l’état des lieux du budget participatif ? 
Cet atelier entre dans le cadre de l’évaluation régulière que nous faisons de la qualité de la gouvernance dans plusieurs pays comme le Sénégal pour en identifier les éléments caractéristiques de la gouvernance : les forces et limites pour ensuite faire des recommandations aux Etats en vue d’une amélioration de la qualité. En termes d’état des lieux, il y a deux aspects. Au Sénégal, il plus de 103 collectivités locales qui sont en train de faire le budget participatif dans les 45 départements. Des processus sont accompagnés par les Ard, des Ong ou associations locales et qui sont portées par les élus locaux. Du point de vue qualitatif, d’après ce que nous avons partagé aujourd’hui, il y a des points positifs qui sont encourageants, parce qu’on parvient à fournir des infrastructures et services sociaux de base à des communautés qui sont en rupture. Celles-ci ont besoin d’un accès amélioré à l’éducation, à la santé et qui ne sont pas en état de disposer de ces services-là. Donc, les approches d’engagement citoyen et de participation dans la planification de budgétisation et gestion des affaires locales parviennent à satisfaire ces communautés, étant entendu que les citoyens et les élus y participent suivant un ensemble de besoins et de priorités qu’ils ont et qui peuvent être inscrits dans le budget de l’exercice prochain pour être prise en compte dans la réalisation de l’année suivante.

Dites-nous les goulots d’étranglement du budget participatif ?
D’abord, il y a la faiblesse des ressources. Cela a été souligné par les élus et les citoyens. Je crois que dans plusieurs communes, les approches de planification sont faites avec les citoyens mais, au moment de la réalisation, le budget des collectivités locales ne permet pas de prendre en charge des besoins en infrastructures. Il y a aussi le manque de capacités (formation). La participation ne se décrète pas, elle se construit. Autant auprès des citoyens, ils ont besoin de se former, autant les autorités administratives ont besoin d’être renforcées pour accompagner ce processus de gouvernance participative.

Qu’est-ce qu’il faut pour que le budget participatif soit une réalité ?  
Il faut qu’on s’engage dans des processus participatifs, se mettre dans une dynamique où les citoyens s’engagent dans la définition des besoins et la mobilisation des ressources, notamment la citoyenneté fiscale, être plus audacieux avec une remise en cause du mode d’élection qui doit être questionné. Puisque aujourd’hui, le mode d’élection au second degré à un impact souvent négatif dans plusieurs collectivités locales. Du fait que ceux qui viennent à la tête des communes ne sont pas identifiés par les populations comme étant ceux qui doivent les diriger.

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