L’impératif d’une responsabilisation et d’une participation effective des populations dans la gouvernance locale constitue des “gages de redevablité” pour les acteurs territoriaux qui doivent être capables, au quotidien, de demander des comptes que de rendre compte. Telle est la conviction du secrétaire exécutif du Programme national de développement local (Pndl). Abdou Khadre Ndiaye estime que les exécutifs territoriaux doivent instaurer des mécanismes durables susceptibles de bâtir des consensus porteurs de projets de société. “Le développement, dans de nombreux communes, de conseils de quartiers, de comités, de cadres d’échanges, participe au renouvellement de l’action publique. Mais il nous reste à inventer une démocratie de proximité à toutes les échelles territoriales et à veiller à l’application des différents niveaux de mise en œuvre de l’action publique”, préconise-t-il.

L’enjeu lié à la gouvernance préconise, d’après M. Ndiaye, la mise en place d’une charte de la participation citoyenne et du droit à la cité, définissant l’ensemble des droits et devoirs des acteurs. “Cette charte doit préciser que la démocratie participative ne doit pas être conçue comme modèle politique alternatif à la démocratie mais, comme une démarche de pilotage et une conduite des projets et politiques publics”, a ajouté le Secrétaire exécutif du Pndl. Grâce à ce document, poursuit M. Ndiaye, les collectivités vont disposer d’un cadre de référence commun pour organiser la participation citoyenne au sein des collectivités territoriales. Cette disposition devra aussi préciser et formaliser la place de la concertation dans les processus d’élaboration et de mise en œuvre des politiques et projets publics.

Un complément du Code des collectivités locales 

Parlant toujours de gouvernance, il a été relevé que le Code des collectivités locales insiste sur la libre administration et la participation citoyenne. Cependant, selon le coordonnateur d’Enda Ecopop, Bachir Kanouté, il n’a pas insisté sur comment le faire. “Cette charte qu’on a faite est un instrument qui permet de combler ce gap. Une des craintes qu’on a est que si les institutions locales ne sont pas renforcées, de même que les autorités qui les animent, dans le leadership, ça peut poser un problème. C’est pourquoi on a édité un guide et un manuel du leadership local”, a-t-il précisé.

Cet atelier de deux jours rentre dans le cadre de la mise en œuvre du projet de budget participatif initié depuis un an. La participation citoyenne et la libre administration a cependant  des exigences, prévient M. Ndiaye. ‘’Cela implique que les autorités élues devront cohabiter, co-décider et cogérer avec les citoyens’’, souligne-t-il. Le deuxième point important est la mise en place d’un réseau, c’est-à-dire un cadre d’interactions, d’échanges d’expérience, d’apprentissage par les pairs, de coopération.

Pour sa part, le président de l’Union des associations des élus locaux du Sénégal (UAELS), Adama Diouf, par ailleurs élu local à Kaffrine, a indiqué que la mission de la collectivité est de promouvoir le développement à la base. Un objectif qui demande l’identification des besoins et la planification des actions à mener pour la prise en charge efficace de ces derniers. ‘’Cet exercice demande fondamentalement la participation des populations pour qu’elles-mêmes puissent exprimer leurs préoccupations. D’où la nécessité de cet outil fondamental”, a-t-il témoigné.

Le projet BPS est prévu pour couvrir 105 collectivités locales pour une durée de trois ans. Elle s’inscrit dans le cadre de l’opérationnalisation de l’Acte 3 de la décentralisation et dans la mise en œuvre des orientations majeures définies par l’Etat.

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