«Des années déjà, nous avions changé d’approche en matière de recherche agricole. Ce, en partant des communautés de base. Et c’est de cette manière que nous arriverons à faire face aux aléas climatiques». C’est le docteur El Hadji Traoré, directeur scientifique de l’Institut sénégalais de recherche agricole (Isra) qui s’exprimait ainsi hier dimanche. Il co-animait un point de presse dans le cadre de la 25e édition de la Foire internationale de Dakar (Fidak) ouverte du 24 novembre dernier au 9 décembre prochain.

Face aux changements climatiques aux conséquences écologiques, économiques et sociales néfastes, l’Institut Sénégalais de recherches agricoles (Isra) expérimente depuis 2011 un model de village climato-intelligent. Cette approche climatique consiste à développer des pratiques et techniques climato-intelligentes permettant d’accroitre la productivité, d’améliorer la résilience et d’atténuer, voire éliminer la séquestration du carbone. Hier, dimanche 4 décembre 2016, face à la presse dans le cadre de la 25e édition de la Foire internationale de Dakar (Fidak) ouverte du 24 novembre dernier au 9 décembre prochain, l’équipe scientifique de l’Isra s’est largement appesantie sur les premiers résultats «probants» de l’expérimentation de village climato-intelligent dans la région de Kaffrine.

Diaminatou Sanogo, directrice du Centre national de recherches forestières de l’Isra, dans sa communication, dira: «nul n’ignore la problématique du changement climatique. Au quotidien, nous percevons les impacts négatifs de ces changements climatiques. Face à ces réalités, l’Etat du Sénégal, à travers l’Isra, en collaboration avec l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim) et ses partenaires techniques et financiers, s’est mobilisé à trouver des solutions intelligentes. Et c’est dans ce cadre qu’un village climato-intelligent est en expérimentation depuis 2011 à Kaffrine dont les premiers résultats sont concluants».

Et Diaminatou Sanogo d’ajouter: «par approche participative, nous avons établi un diagnostique constant à déterminer les différents aléas climatiques pour une estimation de la vulnérabilité des populations de cette localité. A la suite, nous avons établi les stratégies à développer face aux aléas climatiques notamment l’information climatique, développée par l’Anacim, qui oriente sur le début et la fin de l’hivernage, les quantités d’eau, la répartition zonale des températures…, le développement des techniques et pratiques culturales (céréales), les institutions et les connaissances locales et enfin le développement local global de la communauté. Et, sur tous ces aspects nous avons réalisé des résultats probants», a expliqué le docteur Diaminatou Sanogo.

El Hadji Traoré, directeur scientifique de l’Isra abondant dans le même sens, a magnifié les résultats de l’Isra. A ce titre il a relevé que «des années déjà, nous avions changé d’approche de recherche. Ce, en partant de la base pour répondre aux exigences climatiques. En clair, nous trouvons les populations à la base pour évaluer et établir ensemble les besoins en productivités des cultures. Et cette approche a positivement impactée dans la résilience aux changements climatiques avec nos semences de pré-bases très adaptées», a-t-il expliqué. Toutefois, à la question de savoir pourquoi les paysans tardent à utiliser ses résultats, il a répondu: «il n’est pas du ressort de l’Isra de vulgariser les recherches, mais plutôt les organisations paysannes et rurales pour le développement durable de l’agriculture».

docteur el hadji traore ISRA

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