Le Sénégal renforce les capacités des décideurs

Comme tous les pays du monde, le Sénégal est touché par les changements climatiques. En collaboration avec le Réseau des parlementaires pour l’environnement (Repes) et l’Initiative prospective agricole et rurale (Ipar), le ministère de l’Agricul­ture a organisé hier un atelier de haut niveau sur le thème «Changements climatiques et agriculture sénégalaise : rôle des décideurs dans la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent (Pse)». 

Au Sénégal, près de 60% de la population s’activent dans le secteur agricole qui est un moteur de croissance. Mais avec les changements climatiques qui sont intervenus, ces dernières années, l’agriculture reste un des secteurs les plus vulnérables. Inondations, dégradation des terres, incertitude sur le début de la saison pluvieuse et sur le total et la répartition des pluies, augmentation des températures ou baisse des précipitations, les conséquences des changements climatiques sont nombreuses. Et leurs conséquences sur les productions et les revenus des agriculteurs considérables. En partenariat avec le Réseau des parlementaires pour l’environnement (Repes) et l’Initiative prospective agricole et rurale (Ipar), le ministère de l’Agriculture et de l’équipement rural a organisé hier un atelier de haut niveau sur le thème «Changements climatiques et agriculture sénégalaise : rôle des décideurs dans la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent (Pse)». Selon les prévisions, à l’horizon 2025, les changements climatiques pourraient provoquer la baisse de la production céréalière de 30%. Pour l’arachide, les prévisions font état d’une baisse de 5 à 25% sur les rendements à l’horizon 2050. Dans ce contexte, l’adaptation reste le choix le plus réaliste pour réduire les effets dépressifs des changements climatiques sur la vie des populations, indique le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, Dr Dogo Seck. «L’agriculture sénégalaise est en grande partie sous pluie. S’il y a des changements climatiques, ça va impacter nécessairement le résultat de l’agriculture. C’est en ce sens que le ministère de l’Agriculture, conscient de tous les enjeux, a pris l’option d’organiser cet atelier pour renforcer les capacités des décideurs, leur permettre de comprendre les enjeux et l’impact qu’il pourrait y avoir sur l’agriculture sénégalaise. Mais aussi pour leur permettre d’avoir les différentes informations leur permettant de légiférer», indique M. Oumar Sané, directeur de l’Agriculture. Ainsi, cet atelier de deux jours vise à donner aux décideurs, élus, administration déconcentrée, société civile et collectivités locales, les moyens d’intégrer les orientations relatives aux changements climatiques dans les politiques nationales de développement afin de renforcer la résilience des populations et vaincre l’insécurité alimentaire. Dans cette perspective, l’agriculture intelligente semble une option intéressante. Pour Dr Seck, il s’agit de permettre aux chercheurs d’orienter la sélection des variétés et de choisir les itinéraires techniques et aux producteurs de planifier les semis et le choix des variétés. Une approche holistique qui permet de prendre en compte différents aspects. Selon le secrétaire général du Maer, c’est en faisant le choix de miser sur des variétés à cycles courts et des itinéraires techniques adéquats que le Sénégal a réussi à doper sa production à travers le programme de dopage et le programme de sécurisation de la croissance. «En 2014, les prévisions météo parlaient de déficit pluviométrique. Le ministère a adopté une stratégie d’adaptation. Ce qui a permis aux producteurs d’avoir des revenus très conséquents. En 2005, avec des prévisions plus optimistes, le ministère a mis en place le programme de dopage qui nous a valu les bons résultats que l’on connaît. Pour 2016, nous avons un programme de sécurisation de la croissance qui intègre le programme d’adaptation et le programme de dopage pour prendre en compte les clivages entre les différentes zones», souligne le directeur de l’agriculture.
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